Le temps des créateurs du Luxe remonte à bien des siècles en arrière. Le Luxe a en effet pris racine dans les traditions et les façons de vivre des hauts rangs de chacune des grandes cultures de notre histoire.
Les Egyptiens avaient déjà le souci du beau et du bien être, de la distinction sociale par la détention et l’utilisation d’un produit rare comme le parfum ou les bijoux. En traversant le temps, le Luxe est devenu un moteur puissant de découvertes artistiques et techniques mais également un sujet conflictuel profond.
En effet, du XVIème au XVIIIème siècle, le Luxe est au centre de débats philosophiques, religieux, économiques et moraux. Certains comme Voltaire*, considèrent le Luxe comme un véritable moteur économique alors que les opposants, citons Rousseau**, y voient un obstacle à la virtus***. Le Luxe n’étant ainsi pas impartial, les effets de ses liens avec les notions de stratification sociale, utilité pratique et gaspillage sont largement visibles au XIXème siècle.
Alors que la deuxième Guerre Mondiale frappe l’Europe et la France en particulier, les griffes prennent elles un certain envol. Marqué par des figures emblématiques comme Chanel ou Christian Dior, le monde du Luxe prend racine et se développe rapidement. La fin des années 40 peut être qualifiée de frénésie du Luxe: 106 maisons sont labellisées Haute-Couture et le secteur de la parfumerie explose. L’automobile avec la naissance de Ferrari arbore aussi une nouvelle image haut de gamme, devenant la convoitise internationale des grands noms de l’époque.
Jusqu’alors, cet univers clos était isolé du reste du monde. Il faudra attendre 1980 pour que le Luxe prenne une nouvelle dimension. Les petites boutiques familiales et leurs ateliers artisanaux voient alors apparaitre une forme d’organisation nouvelle : les Groupes de Luxe, basés sur une logique financière et industrielle. Cette forme de gestion capitaliste s’est étendue dans de nombreux pays voisins à la France, seule l’Italie a préféré se rattacher au mode d’entreprise patrimonial.
Avec plus de trois milliards d’Euros de chiffre d’affaires, le malletier Louis Vuitton est aujourd’hui le leader incontesté du secteur, suivi par Richemont et Pinault-Printemps-Redoute. Ces grands groupes français ont offert au Luxe une dimension internationale et fait de la France le marché de référence: plus de 80% du chiffre d’affaires des marques est réalisé à l’étranger -avec trois destinations phares : Europe occidentale, Amérique du Nord et Japon- donnant ainsi un gage supplémentaire de reconnaissance au made in France.
Ces mutations ont eu des répercussions directes avec les modes de consommation qui nous permettent aujourd’hui de parler de fuite du Luxe vers un marché plus large et moins élitiste.
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